Charleroi : des sites historiques devenus musées

JEUDI 8 FEVRIER 2024

C’est une journée bien remplie qui nous attendait dans la région de Charleroi avec pas moins de 3 visites au programme. Le thème du jour : les anciens sites historiques réaffectés en musées.

En matinée :

Nous avons commencé la journée par la visite du Bois du Cazier, cet ancien charbonnage bien connu pour la catastrophe qui a causé la mort de plus de 200 mineurs dans les années 50 et qui a permis de dénoncer les conditions de travail inhumaines des mineurs.

Le site de la mine a été magnifiquement réaffecté en un complexe muséal complet puisqu’il présente bien sûr la mine de charbon, mais aussi le musée de l’industrie et du verre. C’est sur ce dernier que notre visite s’est concentrée. L’occasion de rappeler que Charleroi était aussi la référence belge dans la production de vitre, un fait moins connu de l’histoire du pays noir. Nous avons terminé notre visite par une démonstration de sculpture sur verre.

En après-midi :

Après un agréable repas collectif au restaurant du Bois du Cazier, nous avons rejoint le musée des Beaux-Arts pour une visite guidée de la collection permanente. Autrefois installé dans l’Hôtel de ville et dans le Palais des Beaux-Arts, le musée a fait peau neuve en 2023 en déménageant dans les anciennes écuries de la gendarmerie complètement remises à neuf.

Hormis les stars du surréalisme (Magritte et Delvaux), le musée insiste aussi sur les artistes locaux comme Pierre Paulus. Une salle entière est consacrée aux paysages industriels de Charleroi avec des peintures très sensibles (presque romantiques), surtout après la visite matinale du Bois du Cazier.

Enfin, nous avons terminé la journée par une visite libre du musée de la photographie. Ce dernier qui est installé dans un ancien Carmel, n’est autre que le plus grand musée de la photo en Europe.


Qu’avons-nous retenu ?

L’histoire de Charleroi ne se résume pas au charbonnage. L’industrie y a aussi pris son envol avec les innovations d’un certain Solvay. Le verre aussi a eu son heure de gloire à Charleroi.

Ainsi, nous avons appris la technique du « verre à canon » pour fabriquer les vitres. Cette technique consiste a souffler de grands cylindres de verre qui ressemble à des douilles militaires. Ceux-ci sont ensuite ouverts aux extrémités avant d’être fendus sur la longueur pour être déroulés en feuille. Simple, non ? Malheureusement pour Charleroi, les techniques ayant évoluées, l’industrie et le verre finiront par s’effondrer, provocant le licenciement de centaines de travailleur·euses.

Par ailleurs, le Bois du Cazier depuis la catastrophe et encore aujourd’hui grâce au musée, rappellent les conditions pénibles des travailleur·euses : des heures dans le noir, sous terre, des chaleurs insupportables, des charges inhumaines à porter, des enfants envoyés dès 4 ans pour se faufiler là où un adulte ne le peut pas, les empêchant ainsi de grandir correctement, … Plus jamais cela !

« Mais de quoi est-ce qu’on se plaint aujourd’hui ? » S’interrogent certains membres après la visite.

Au musée des Beaux-Arts et plus précisément dans la salle des paysages, nous avons pu revenir sur l’évolution de la ville de Charleroi. Force est de constater que, depuis que la Sambre a été sortie de son lit pour des raisons d’hygiène, la ville n’est plus la même : les ponts ont disparu et la ville a perdu de son charme. Néanmoins, la ville a su se réinventer en transformant ces lieux industriels en lieux culturels. Le réalisme social du peintre Paulus veille à faire perdurer ce passé dont la ville est plus que fière.

Pour finir, la visite du musée de la photographie nous a amusé dans le parcours découvertes, intrigué en parcourant les expositions temporaires et documenté que ce soit sur l’histoire de la photo en elle-même ou en parcourant les nombreux clichés de la collection permanente.