Bruxelles, de l’art géorgien à l’art nouveau

JEUDI 11 JANVIER 2024

Dans une journée où les transports en commun nous on joué, non pas un mais plusieurs mauvais tours, cette première sortie 2024, certes un peu musclée a été remplie de découvertes. Le jeu en valait incontestablement la chandelle.

Europalia Georgia :

Après un retard comme souvent inexplicable (merci la SNCB), nous sommes arrivé·es à Bozar pour découvrir The Avant-Garde in Georgia (1900-1936), l’exposition inaugurale du Festival Europalia. Pour cette édition, le festival avait choisi de mettre à l’honneur un morceau souvent oublié de l’histoire de l’art : celui de l’art géorgien. Pour la petite histoire, la Georgie avait été choisie il y a déjà deux ans mais suite au tensions politiques entre ceux qui marquent leur soutien pour l’Ukraine et l’Europe et ceux qui tendent davantage vers la Russie, les organisateurs avaient décidé de postposer l’exposition.

La Maison Hannon :

Cette sublime maison art nouveau qui a réouvert ses portes en juin 2023 après une importante restauration est un bijou d’architecture située à l’intersection de la rue de la Jonction et de l’Avenue Brugmann. Bien qu’excentrée, nous vous recommandons d’aller la visiter. La façade est splendide mais qui se douterait qu’à l’intérieur des murs de cette maison une décoration aussi riche s’y cacherait ?

Nous avons terminé la journée par le traditionnel verre de l’amitié dans une brasserie (Equinox) qui n’a pas manqué de raviver quelques souvenirs. Une tenancière bien sympathique qui a reconnu d’anciens travailleurs bruxellois et quelques habitués de l’ARC. La Belgique est vraiment petite.


Qu’avons-nous retenu ?

L’exposition sur la Géorgie était particulièrement dense (trop peut-être ?). Elle présente l’histoire de la Géorgie et sa période artistique foisonnante après son indépendance en 1918. Nombreux artistes y sont présentés (difficile de tous les retenir). On bascule de la peinture, au théâtre, au cinéma en passant par l’écriture. Les mouvements sont également très nombreux puisqu’on retrouve des oeuvres réalistes, symbolistes, cubistes, futuristes et même abstraites. Cette diversité témoigne de la grande liberté dont les artistes ont pu bénéficier avant la répression stalinienne qui mettra fin aux avant-gardes.

Quant à la maison Hannon, nos guides ont bien sûr présenté le style de l’art nouveau en long et en large en insistant sur le fait que la maison Hannon – qui tient son nom du couple commanditaire – était représentatif du style de l’art nouveau français, ce qui peut-être curieux à Bruxelles, n’est-ce pas ? Ils ont également veiller à mettre en lumière le succès de la restauration, la rapidité des travaux et le cheminement qui a permis de sauver la maison de l’oubli.

Sur ce point, il faut remercier l’asbl Prométhéa (www.prometha.be) qui promeut le mécénat d’entreprises. C’est-à-dire qu’elle fait le pont entre les entreprises et les mondes de la culture et du patrimoine. C’est ainsi que la façade de la maison Hannon a bénéficié d’un mécénat de compétence de l’entreprise de construction dédiée au patrimoine Socatra-Colen. Cette entreprise a réussi le pari de rénover la façade en seulement un mois ! L’intérieur de la maison, quant à lui, bénéficie de façon pluriannuelle d’un mécénat financier important de la part de Vinci Energies pour la restauration et la conservation de ce chef-d’oeuvre de l’Art nouveau. Á ce mécénat, s’ajoute un large réseau de collaborations pour dynamiser le projet, notamment dans le domaine de la recherche.

Enfin – et ceci ne concerne pas les visites du jour – le groupe a beaucoup discuté sur le système des transports en commun en Belgique, le comparant à d’autres pays, comme le Luxembourg, où la gratuité est de mise. La mobilité devrait être considérée comme un besoin primaire et comme une nécessité. Ne faudrait-il pas une mobilité plus accessible, plus fiable, plus sécurisante et surtout plus abordable ? Cela pourra certainement contribuer à un meilleur accès au monde culturel belge.